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La viticulture raisonnée ou viticulture biologique

La viticulture raisonnée est un mode de production qui prend en compte de manière équilibrée les objectifs économiques des vignerons, les attentes des consommateurs et le respect de l’environnement. Jugée moins contraignante que la viticulture biologique, la viticulture raisonnée est pourtant un moyen de franchir le pas vers la conversion en production bio ou biodynamique. Témoignage de vignerons aujourd’hui adepte de la viticulture raisonnée, mais pour combien de temps?

A la croisée des chemins entre la viticulture biologique, jugée trop contraignante et exigeante par certains vignerons pour pouvoir être généralisée, et la viticulture conventionnelle, souvent critiquée, la viticulture raisonnée veut répondre aux attentes des vignerons mais également à celles des consommateurs.

D’après la définition officielle donnée par le Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, la viticulture raisonnée correspond à des démarches globales de gestion d’exploitation qui visent, au-delà du respect de la réglementation, à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l’environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations.

Cette production raisonnée cherche donc à trouver un équilibre entre les contraintes d’une viticulture respectueuse de l’environnement et les objectifs de productivité de la viticulture moderne conventionnelle.

La viticulture raisonnée c’est du vin bio ou pas ?

Du bio sans être bio? Presque. Implanté dans le berceau des Côtes du Rhône, sur les AOC Tavel et Lirac, le Domaine cultive l’ensemble de ces parcelles en se rapprochant très fortement des contraintes imposées par la viticulture bio sans pour autant chercher à en revendiquer l’appartenance. « Je travaille en bio mais je suis contre la certification. C’est beaucoup de temps et d’argent, voire peut être même de l’opportunisme commercial. J’ai envie que les gens achètent mes vins parce qu’ils sont bons et pas parce qu’ils sont bio. Dans notre région, le climat est nettement plus favorable à la viticulture raisonnée ou biologique que dans le Nord de la France. De nombreux vignerons ici travaillent en bio ou ne le revendiquent pas » note le viticulteur, propriétaire du Domaine. La viticulture raisonnée tend à se rapprocher de la viticulture biologique sans toutefois en adopter toutes les contraintes et donc sans pouvoir revendiquer l’appartenance au fameux logo « eurofeuille » (en vigueur depuis le 1er aout 2012).

Ecole de la viticulture raisonnée ou école de la viticulture bio ?

La viticulture raisonnée est donc un compromis de techniques modernes et d’un savoir-faire traditionnel « à l’ancienne ». Un vigneron adepte de la méthode raisonnée utilise notamment des engrais chimiques, dans proportions mesurées et limitées à certaines périodes de l’année tandis que le viticulteur en méthode biologique se l’interdit complètement.

Janne Millat, Présidente d’un Domaine et son Chef de cave, cultivent leurs parcelles selon une viticulture raisonnée dans une démarche environnementale globale. « Il faut faire la différence entre le label bio et une démarche environnementale globale. Le cahier des charges bio est très strict à la vigne et bientôt jusqu’au chai mais après il n’y pas de suivi réel. Nous avons mené une réflexion complète pour limiter notre impact de production et cela concerne l’emballage et par conséquent le transport.

Pour certaines cuvées, nous utilisons des bouteilles PET multicouche qui sont une alternative au verre. Cette bouteille est donc plus légère, 100% recyclable et elle permet de limiter la consommation de carburant lors du transport. »

Le domaine ne prétend pas faire du bio mais il démontre une volonté certaine de limiter les impacts sur l’environnement, de la vigne au verre.

En recherche perpétuelle d’amélioration, le domaine est certifié depuis 2010 par la norme internationale ISO 14001. Un paradigme qui est partagé par le vigneron, lui aussi adepte depuis peu, de cette certification. Il y voit une démarche globale et surtout cohérente. « C’est une question de bon sens. Les vendanges à la main devraient être obligatoires pour faire du bio. Au domaine, nous vendangeons le matin pour récolter des raisins frais et limiter l’usage des machines de refroidissement. Nous mettons en œuvre un ensemble de mesures qui nous permettent de réduire notre impact environnemental ».

Les « pro agriculture raisonnée »

Il s’agit de la meilleure réponse aux contraintes de la consommation moderne et attentes des consommateurs, avec leurs exigences qualitatives et quantitatives de plus en plus importantes. Pour eux, la production de vin bio ne suffirait pas (en quantité) à répondre à la consommation de vin en France.

Les contraintes strictes imposées par le cahier des charges biologique rendent son respect très difficile face à certaines difficultés et dans certains contextes. « Cette année est très compliquée et tout le monde peine, y compris les vignerons conventionnels. Nous avons eu du froid lors de la floraison, la grêle est tombée comme jamais sur la Côte de Beaune, il pleut un jour sur deux. Au domaine, nous essayons de nous rapprocher au maximum du bio mais dans de telles conditions, pour faire face au mildiou, il va sûrement falloir recourir à quelques traitements momentanés. Notre démarche est de limiter les interventions. L’année dernière nous n’avons eu recours à aucun traitement chimique » explique le propriétaire du Château.

La viticulture raisonnée, un premier pas vers le les vins bio ?

En conclusion, la viticulture raisonnée est un mode de production de transition auquel les vignerons peuvent adhérer sans pour autant bouleverser toutes leurs habitudes de travail. Pour certains vignerons, passer par la viticulture raisonnée permet, quelques années plus tard, d’envisager une conversion vers la viticulture bio. Le Domaine Joseph Mellot est en phase de réflexion et a entamé une conversion « test » sur 6 ha du domaine. Le Château Genot-Boulanger se rapproche du bio et souhaiterait convertir ses parcelles en 2015, voire 2016.